Truffer l’appartement de figurines Pikachu, avoir des porte-monnaie, des chaussettes, des petites culottes Hello Kitty, est-ce que c’est vraiment mignon? Ou bien ça ne fait marrer que vous, pire ça vous décrédibilise complètement?
Remontons dès maintenant aux origines de la vague Kawaii:
“Kawaii” est un terme japonais qui veut dire “mignon”, “adorable”, et qui peut s’appliquer à à peu près tout: objets, personnes, etc. Les Japonais en ont fait un véritable culte, largement inspiré des mangas. On trouve le Kawaii partout, même dans des situations qui à première vue nous semblent totalement incongrues: sur les boeings des compagnies aériennes japonaises (cf photo ci-dessous), dans des communications officielles gouvernementales, dans le look des filles, les Japanese Gals.
Si un peu de Kawaii peut sembler mignon, le Kawaii poussé à l’extrême, les “oh c’est trop mignoonnn” poussés à tout bout de champ, c’est pénible. Pourquoi?
D’après un article paru dans Jalouse en mars sur ce thème, la vague Kawaii serait tout simplement une forme de régression vers l’enfance: un “gluant consensus du rien”, un “nirvana chaud et glitter où se niche l’horreur du conformisme”, ce sont des émotions pré-remplies dans des cases, une fuite, un retour au canap’ de notre enfance, là où on regardait Sailor Moon.
Pire, ce dynamisme néfaste du Kawaii nous aurait menés à une sorte de consensus tacite qui consiste à s’extasier toutes les 2 minutes sur tout ce qui présente un aspect un peu mignon, notamment les bébés (leur bouille, leur premier mot, premier rot…). Quiconque ne montrant aucun signe d’admiration face à un nouveau-né est d’emblée taxé de rabat-joie, d’insensible.
Le Kawaii à l’excès, c’est la dictature du “cute”. A consommer avec modération donc…